Prog. 9 octobre 2022
Trio « PALACIO »
Première partie
1. Tres | Jean-Jacques Ruhlmann | |
Cette composition présente d’emblée le trio « Palacio » (le chiffre « trois » en espagnol). Elle commence par une longue mélodie en Ré mineur et devient prétexte à « tresser » des improvisations. | ||
2. El Palacio de cristal | Jean-Jacques Ruhlmann | |
Promenade à Madrid dans le parc du Retiro. Elle reflète le regard du marcheur à travers le « Palais de Cristal » avec ses rythmes décalés, son impression d’élévation, presque de manège… | ||
3. Angel’s Dance | Jean-Jacques Ruhlmann | |
Cette pièce résulte de plusieurs influences allant des Balkans à l’Afrique. Hommage à une amie disparue. | ||
4. Mystic Blues | Jean-Jacques Ruhlmann | |
Construction en trois parties (ABA). La première développe une mélodie errante sur une suite d’arpèges de 12 mesures (Blues), puis une poursuite d’interrogations entre le violoncelle et le saxophone. La partie B prend la forme d’une Samba rassurante avant le retour du mystère… | ||
5. Samba em Preludio | Baden Powel / Vinicius de Moraes | |
Composée en 1962, cette danse paradoxalement assez lente, au charme typiquement brésilien, est exposée Rubato*. Elle comporte deux thèmes différents qui se superposent lors de la réexposition. * Rubato : Indication d’expression, commandant d’avancer certaines notes de la mélodie ou d’en retarder d’autres pour abandonner la rigueur de la mesure. | ||
6. Tabaré | Jean-Jacques Ruhlmann | |
Inspiré du poème épique de Juan Zorilla de San Martin, considéré comme l’épopée nationale de l’Uruguay. L’œuvre évoque en particulier la résistance héroïque des indiens Charriàs face à l’envahisseur. |
2ème Partie
7. Comphiture | Jean-Jacques Ruhlmann | |||||
Avec ce thème particulièrement baroque, Jean-Jacques Ruhlmann « cuisine » trois influences majeures : l’harmonie classique, le folklore slave et l’univers du pianiste Bill Evans. Le prénom du dédicataire, le contrebassiste Jean-Philippe Viret, est dilué dans la recette ! Les trois solistes se lancent progressivement dans une improvisation collective dans un esprit fugué. | ||||||
8. Black Orpheus | Luiz Bonfà, arrangement Jean-Jacques Ruhlmann | |||||
Ce célèbre thème du film Orfeu Negro (1959) est ici réharmonisé aux couleurs du Flamenco : un retour vers l’Europe ! | ||||||
9. Un temps pour Olivier | Jean-Jacques Ruhlmann | |||||
De quel « temps » et de quel « olivier » s’agit-t-il ? Cette pièce est dédiée au guitariste et ami Olivier Cahours. | ||||||
10. D’un océan à l’autre | Olivier Cahours | |||||
Cette traduction de « A mari usque ad mare », du psaume 72 du Livre des Psaumes de la Bible, est devenue la devise nationale du Canada. Considéré comme un Pont entre l’Europe et les Amériques, ce titre est également celui du premier CD du trio « Palacio ». | ||||||
11. À l’instar du violoncelle | Jean-Jacques Ruhlmann | |||||
Voici un thème « funky » dédié au violoncelliste et ami Alain Grange. Il lui permet d’assurer seul par moments le rôle de la rythmique en doubles cordes à l’archet. | ||||||
12. Yesterdays | Jerome Kern, arrangement Jean-Jacques Ruhlmann | |||||
Écrite en 1933 pour la comédie musicale Roberta, cette chanson est devenue un standard de jazz repris par tous les grands noms du jazz, de Billie Holiday à Miles Davis. Après une exposition romantique, Jean-Jacques Ruhlmann en fait une Rumba aux accents typiquement hispaniques. |
Ensemble PALACIO
« D’un océan à l’autre »
Comme une invitation à la poésie et au rêve,
voire au voyage bien au-delà des océans…
Avec PALACIO on jazze, d’un jazz européen qui d’ordinaire prend sa source dans la musique classique, quoiqu’ici pas nécessairement, car ce sont trois artistes visionnaires qui vous mettent des images plein la tête.
Au saxophone soprano, on retrouve Jean-Jacques Ruhlmann avec un sens profond de la poésie et de la dramaturgie qui se posent avec la plus grande des délicatesses sur les propositions des deux autres artistes, prenant l’auditeur par la main pour l’emmener d’un Océan… à l’Autre.
À la guitare, Olivier Cahours est un homme de « cultures », qui va puiser dans chacune de ses participations, dans tous les styles qu’il a pu aborder et absorber, pour en sortir le meilleur, qui servira l’œuvre au plus près.
Au violoncelle, Alain Grange, est comme un capitaine de navire qui fend la tempête avec style, avec grâce. Il ajoute une forme de relecture aux deux autres musiciens, ou bien il intervient comme une sorte de virgule flottante, apportant ici ou là sa forme de magie. Le trio Palacio joue un Jazz européen, lyrique, aux harmonies raffinées et aux influences ethniques multiples. L’Espagne occupe une place centrale à travers l’héritage du Flamenco. Ce chant, sorti des tripes de l’Andalousie après un long voyage, porte en lui les joies et les souffrances de l’humain, véritable blues spontané qui flotte au-dessus de codes complexes. Parmi les compositions, s’invitent d’autres références venues des Balkans et du Moyen Orient, d’Amérique latine ou d’Afrique. Cette polyphonie séduisante et concertante se plaît à entremêler mélodies et rythmes comme une partition partiellement improvisée, nourrie par les expériences partagées et une longue amitié.
Jean-Jacques RUHLMANN, saxophone soprano
Jean-Jacques Ruhlmann commence l’étude de la clarinette à 8 ans, puis le saxophone. Très tôt, il joue dans des orchestres de danse et de Rhythm’n Blues, puis de Jazz. À Paris, il étudie l’harmonie avec l’organiste Xavier Dufresse. Il obtient une licence de musicologie à la Sorbonne, le CAPES d’enseignement artistique et le Certificat d’Aptitude à l’Enseignement du Jazz (CA). Jean-Jacques a joué dans de nombreux Clubs et Festivals en Europe, en Afrique, en Amérique latine et aux États-Unis, participant à divers projets aux côtés de musiciens prestigieux. Il compose beaucoup et dans divers domaines musicaux notamment pour l’Orchestre National de Jazz (ONJ). En 1990, il obtient le second Prix au Concours « À Cœur Joie » avec Sept Chansons Animales pour voix égales. Son catalogue comprend des musiques de film, des musiques de scène, des œuvres pour orchestre symphonique, Big band, et musique de chambre.
Olivier CAHOURS, guitare 7 cordes
Spécialisé dans la guitare acoustique, Olivier Cahours est à la fois compositeur, interprète, et arrangeur. Il a collaboré avec de nombreux artistes et a travaillé sur la musique de plusieurs ballets (Cie Tap Breizh, Cie JF Duroure, Cie Kossiwa). Il a également participé à la composition de la musique de deux longs métrages (Rires et Châtiments d’Isabelle Doval avec José Garcia, et Hell de Bruno Chiche avec Sarah Forestier) et de plusieurs Documentaires pour M6.
Alain GRANGE, violoncelle
Violoncelliste, compositeur et improvisateur, Alain Grange a été formé très jeune à l’orchestre par le maestro Jean Claude Hartemann tout en explorant en parallèle les champs sonores et d’improvisation du violoncelle, par le rock d’abord puis le(s) jazz. Alain Grange mène de front la composition pour l’image et un travail instrumental à travers des projets innovants, de la musique ancienne au contemporain ; l’improvisation restant au cœur du discours comme dans le trio à cordes Anima avec la violoniste Sarah Colomb et le contrebassiste Pierre Léger. On peut l’écouter en trio aux côtés du guitariste Éric Daniel et du batteur François Laizeau ou dans le quartet d’Édouard Ferlet « L’Écharpe d’Iris » avec lequel il a enregistré un album en 2010. Alain a été le compagnon de route du chanteur et poète syrien Abed Azrié pendant 20 ans. Depuis 2016, il travaille également dans le nouveau trio du saxophoniste Jean-Jacques Ruhlmann. On le retrouve régulièrement pour des projets à la Comédie française sous la direction musicale de Benoît Urbain. Alain Grange a joué durant 14 ans avec le quatuor IXI dont il a participé à la création et avec bien d’autres artistes.