Prog. 10 février 2009

Accordéon et orgue

Née à Epinal en 1986, c’est à l’âge de trois ans qu’Élodie SOULARD exprime pour la première fois sa volonté de faire de l’accordéon. Dès cinq ans, elle commence l’apprentissage de cet instrument près de Clermont-Ferrand, et très vite, son professeur décelant en elle des prédispositions pour la musique n’hésite pas à la lancer sur la voie de l’accordéon de concert. A l’âge de quatorze ans elle s’installe à Paris pour poursuivre ses études scolaires et musicales. En 2002, elle reçoit son premier prix d’accordéon à l’unanimité du jury au Conservatoire du XII° arrondissement (classe de Max Bonnay). Elle reçoit également le Prix du Président de la République et le Prix de la SACEM remis lors du concours organisé par l’UNAF (Union Nationale des Accordéonistes de France). Elle fut également finaliste aux concours internationaux de Klingenthal (Allemagne) et Coupe Mondiale (Esztergom, Hongrie) en 2003. Depuis quelques années, elle participe régulièrement à des master-classes d’accordéon où elle reçoit les précieux conseils de grands maîtres tels Viatcheslav Semionov, Ivan Koval, Radomir Tomic, Mika Väyrinen et travaille essentiellement depuis quelques mois avec le concertiste russe Yuri Shishkin. Soucieuse d’acquérir une formation musicale très solide, elle a obtenu trois premiers prix au CNR de Paris en solfège, analyse et orchestration. Actuellement, Élodie Soulard poursuit ses études au CNSM (Conservatoire National Supérieur de Musique) de Paris en accordéon et analyse ainsi que la direction d’orchestre au CRR de Lille. Élodie se produit régulièrement en France et à l’étranger en tant que soliste et est aussi régulièrement invitée à jouer au sein de l’orchestre « Les Siècles » avec lequel elle vient de participer à la Folle journée de Tokyo (Japon).

Boris BOUCHEVREAU, orgue

Né au Mans en 1984, c’est dans cette même ville que Boris BOUCHEVREAU débute ses études musicales (piano, harmonie, analyse), et notamment en orgue dans la classe de Gérard LETELLIER. Il s’installe ensuite à Paris pour poursuivre sa formation musicale. Il obtient ainsi trois Prix au CNSM de Paris (analyse, harmonie et contrepoint), ainsi que le DEM d’orgue au Conservatoire de Région de St Maur-des-Fossés dans la classe d’Eric LEBRUN, où il se perfectionne actuellement. Passionné également par la musique chorale, il participe en 2001 à la création, au Mans, du chœur de femmes Scherzando, qu’il dirige encore actuellement.

L’ACCORDÉON

Cette invention au départ très simple de Christian Friedrich Ludwig Buschmann ( 1805- 1864) acquit une immense popularité et se répandit massivement.  Il construisit  à Berlin en 1821 un instrument à bouche et en 1822 un  instrument  à  anches  et  à  soufflet, d’abord intitulé  « Äoline ». Il améliora  son invention  à plusieurs  reprises,  et  à la  fin  de la deuxième  décennie  du  XIXe  siècle,  la forme primitive  de  l’accordéon  était  fixée.  C’est à Vienne qu’il reçut le nom d’« accordion » , et qu’apparurent les accords par liaison mécanique et les touches de basses qui caractérisèrent presque tous les accordéons jusqu’au XXe siècle. Le « modèle viennois » se développa, avec son unique registre et plusieurs basses et accords. Le « modèle allemand », dérivé des handäoline de Buschmann améliorés, n’avait pas de  couvercle  sur les clés mécaniques  de  l’aigu,  mais possédait  deux registres  et, pour la main gauche, des clés pour les accords et les basses. C’étaient des instruments diatoniques bisonores, où deux anches libres correspondaient à chaque bouton, et donc où la note changeait selon le sens de jeu du soufflet, instruments modestes,  restreints à une ou deux tonalités. Dans la musique populaire ils connurent cependant une faveur immense. L’instrument ici présenté est un accordéon a deux séries de touches modèle allemand. Bien qu’il date de la deuxième moitié du XIXe siècle, il présente toutes les caractéristiques de l’époque   précédente : les clés de l’aigu à boutons de nacre sont découvertes, les deux registres se trouvent sur le dessus de la caisse, et à gauche six clés carrées alternativement pour les basses et les accords. Il est marqué que l’instrument joue « do & fa majeur ›, et l’inscription avec le numéro : D -R.-G.-Schutz N° 35941.

Concertina et bandonéon

Allemagne

Au XIXe siècle, le « Conzertina » et le « Bandonion », instruments de type accordéon apparurent en Allemagne et se développèrent parallèlement. Ils différaient des premiers accordéons par leur forme, leurs possibilités mélodiques et la disposition des boutons. Le concertina fut construit en 1834 par un facteur d’instruments allemand de Chemnitz (Saxe) Carl Friedrich Uhlig.

Le bandonéon est nommé d’après le professeur de musique Heinrich Banda (1821-1860) de Krefeld. Conçu comme une amélioration du concertina, il devint très populaire, jusque dans le continent sud-américain, où il prit une place de choix dans le folklore argentin. Si notre concertino est tout simple, notre bandonéon est remarquablement incrusté de nacre. Tos deux font partie de la collection du Musée national de Prague-Anonyme, Russie. Dès les années 1830, les accordéons et les concertinas apparurent en Russie, d’abord dans les villes, puis à la campagne, et finirent par compter parmi les plus importants des instruments de musique populaire. La musique étant très différente d’une région à l’autre de la Russie, les facteurs d’instruments créèrent toute une gamme d’accordéons, à une série de touches (tulska, saratovskà, cerepovskà, livenskà, etc.) puis à deux séries (kasimovska, venska, c’est-à-dire viennois), qui se pliaient avec leurs possibilités techniques aux exigences de la musique locale. L’accordéon « saratovskà » sur notre photographie fait partie des modèles les plus simples, mais aussi les plus appréciés : c’est un instrument à une série, avec  seulement dix touches dans l’aigu et une dans les basses. Il provient de la collection du Musée Alfred Mirek de l’accordéon à Moscou.

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