Prog. 11 novembre 2012

Philippe BATAILLE, orgue

Philippe BATAILLE est né en 1964 au Mans. II commence l’orgue avec Felix MOREAU, organiste de Ia Cathédrale de Nantes. II poursuit ses études avec Gaston LITAIZE au Conservatoire National de Région de Saint-Maur-des-Fosses ou il obtient un Premier Prix d’orgue en 1987. II se perfectionne ensuite avec Marie-Claire ALAIN au C.N.R. de Rueil-Malmaison et est récompense par un Premier Prix a l’unanimité en 1991, le· Prix d’excellence en 1992 et le Prix de Virtuosite en 1993. Titulaire du Diplôme d’État depuis    1995,  II enseigne au  conservatoire à rayonnement départemental (CRD) du Mans depuis 1997. II enseigne l’orgue a l’école de musique de l’Orée de Berée-Belinois. II poursuit sa formation et travaille le chant, le clavecin et la basse continue. Depuis 1997, il est Organiste Titulaire du Grand Orgue Historique (1775) de l’église Saint-Cornely de Carnac. Depuis 2008, il est aussi Organiste Titulaire du Grand Orgue de la basilique Saint Martin de Tours. Concertiste,  il  se  produit  très  fréquemment  seul  ou  au  sein  de  diverses formations comme soliste ou continuiste. Ses récitals lui permettent de jouer des instruments prestigieux tels que : Notre-Dame de Paris, la Madeleine, Saint Roch ainsi que dans de nombreuses cathedrales françaises, et à l’étranger.

André LE MEUT, bombarde

André LE MEUT est ne en 1964 a Ploemel, prés d’Auray, au sein d’une famille d’agriculteurs qui a toujours perpétué la tradition chantée. II entend donc très tôt des nombreuses mélodies vannetaises qu’il transpose à la bombarde pour les sonner ou chanter dans différentes formations musicales :

  • en couple bombarde et biniou bras (grande cornemuse) avec Ronan LATRY (Champions de Bretagne en 2001), puis Hubert RAUD,
  • en couple bombarde et biniou bihan (petite cornemuse) avec son compère Dominique Le Blay (Maintes fois champions du Morbihan),
  • en duo bombarde / chant et accordéon avec Samuel Le HENANFF (Laureats du Grand Prix Kan ar Bobl / Le chant du peuple en 2003),
  • en trio bombarde. biniou et accordéon (avec Dominique Le BLAY et Samuel LE HENANFF),
  • en duo bombarde et orgue avec Herve Riviere (t)  puis Philippe Bataille,
  • au sein du bagad Rof\sed-Mor ( chevaux de mer) de Lokoal-Mendon, qu’il a dirige 15 ans et conduit maintes fois au titre de champion de Bretagne (1990,1993, 1999,2003),
  • avec son père et ses trois frères en chant,
  • au sein de Pascal LAMOUR group (lutherie traditionnelle et électronique),
  • et avec Richard QUESNEL quintet (chant /  bombarde, piano et quatuor à cordes).

Titulaire du Diplôme d’État (DE) de musique bretonne, du Certificat d’aptitude (CA) a l’enseignement de musique traditionnelle et du Diplôme de Compétences Linguistiques (DCL) en langue bretonne, il participe au collectage, a la numérisation, transcription et transmission du répertoire breton chanté et sonné du pays vannetais aux archives départementales du Morbihan.

LA BOMBARDE

1°) L’histoire de l’instrument

La bombarde est un instrument de musique a vent a anche double de la famille des hautbois, employé dans la musique bretonne. Le mot « bombarde » provient du latin bombus, signifiant « bourdonnement » ou « bruit sourd ». En breton !’instrument s’appelle ar vombard ou an talabard. Un joueur de bombarde s’appelle un talabarder. Elle est traditionnellement associée au biniou pour former ce qu’on appelle un couple de sonneurs. On peut également en jouer au sein d’orchestres plus ou moins étoffés. Un pupitre de bombardes, associé à des percussions, des cornemuses et des caisses claires écossaises, forme un ensemble appelé bagad. La formule instrumentale bombarde-cornemuse a été très en vogue dans le Sud-Ouest de la Bretagne, avant d’être peu a peu concurrencée par !’apparition de nouveaux instruments populaires, notamment l’accordéon dans le dernier quart du XIXe siècle. L’apparition, au cours des décennies 1920-1930, de nouvelles pratiques festives va accélérer le déclin du couple biniou-bombarde, jusqu’à sa quasi-disparition a la fin de la Seconde Guerre mondiale. La pratique de la bombarde connaitra, au cours de la seconde moitié du XXeme siècle, un renouveau progressif. D’abord suscité par la multiplication des bagadou au cours des années 1950, ce renouveau sera également porté par le développement de la forme moderne du Fest­ noz et des concours de musique traditionnelle. Au cours des années 1960 a 1980, les travaux de collectage de la culture orale se sont intensifies et ont permis de recueillir les derniers témoignages de sonneurs de l’ancienne génération. Cette période a vu un regain d’intérêt pour le couple biniou-bombarde, qui a plus ou moins perdure jusqu’a nos jours. La bombarde n’est quasiment jamais employée seule car elle demande un effort physique nécessitant des temps de repos. Dans les formations récentes, la bombarde est très souvent accompagnée par l’orgue, instrument assez puissant pour permettre d’intégrer harmonieusement le niveau sonore de la bombarde.

2°) Facture de l’instrument

L’instrument se compose de trois parties :

  • le fût ou corps, légèrement conique, est percé de 6 ou 7 trous (ou plus avec l’ajout de clefs) en façade. II est tourne dans un bois dur, le buis, le poirier, le gaïac, le palissandre ou l’ébène, et peut être ornementé de cerclages en étain, de corne, de bois différents, ou même d’ivoire.
  • le pavillon, taillé dans une autre pièce généralement du même bois, est de forme évasée, et reçoit l’extrémité inférieure du fût.
  • l’embouchure reçoit l’anche double (aujourd’hui en roseau, elle a pu être en buis, en ecorce de ronce, voire en os bouilli), qui est pincée par les lèvres du talabarder.

La plus grande partie des instruments fabriqués avant 1940 est d’origine vannetaise ou cornouaillaise. Leur facture est le plus souvent artisanale. À partir des années 1950, le facteur Dorig Le Voyer fabrique, a !’usage des bagadou, des bombardes dont l’échelle se rapproche de celle de la cornemuse écossaise, qui est en sib myxolydien. L’essor des bagadou va peu à peu standardiser cette tonalité de sib. La bombarde soprano en sib est majoritairement utilisée par les bagadou. On peut cependant trouver des bombardes de toutes tonalités. La bombarde exige beaucoup de souffle et un talabarder peut rarement jouer longtemps. C’est pourquoi les phrases musicales sont courtes et répétées : la bombarde joue une phrase musicale, puis l’instrumentiste se tait (temps de récupération) pendant que d’autres instruments, ici l’orgue, répètent la phrase musicale. La bombarde a un son clair et puissant, qui porte loin. Le son de la bombarde, très caractéristique, est particulièrement puissant : le nombre de décibels pour un seul exécutant pouvant atteindre 105 a 110  décibels a l’embouchure, et 95 a 100  décibels entre 2 et 4 mètres.   

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