Prog. 26 septembre 2010
Sœur ANNE-ÉLISABETH (Élisabeth Bordeau)
Troisième enfant d’une famille de quatre, le chant et la musique ont toujours fait partie de mon univers. Mes parents étaient mélomanes. À neuf ou dix ans, je commence les études de piano. Dès l’adolescence, je mets à profit mes connaissances musicales pour accompagner- en improvisant – des soirées avec les jeunes de mon âge. Les retours du pèlerinage des jeunes à Lourdes sont des moments privilégiés et dans quelle ambiance ! La variété comme les cantiques sont mes domaines de prédilection. Ça me servira plus tard…La foi est comme la musique. Elle est là depuis toujours. En 1986 je reçois « Histoire d’une âme » (écrite par Sainte Thérèse). C’est le coup de foudre ! Premières notes de musique sur les poésies de la fin de l’ouvrage (une édition d’avant 1954 !). Je jouais pour moi toute seule et… pour Lui bien sûr ! En 1995 (d’accord, la biographie fait un bond de dix ans ! Mais si je raconte tout en détail, ça va vraiment faire long !), je monte un premier spectacle avec de bons copains comédiens (merci Gwen et Philippe) et musiciens (je ne vous oublie pas, Xavier, Philippe, Anne, Lætitia, Véronique, Nathalie, Alain, Maëlle, Caroline…). En 1996, c’est un premier CD, en 1997, un second. Des concerts gratuits, comme ça pour le plaisir, en libre accès : le message de Thérèse est pour tous. En 1999, je rentre dans la Communauté de la Croix Glorieuse « pour Jésus et Jésus Seul ». Je dis « adieu » à cette belle aventure et sans regret. 2006, cette fois, c’est la communauté qui me demande de remettre le pied à l’étrier. Je suis bien convaincue que cette poésie peut toucher les cœurs. Décembre 2006, premier concert; Thérèse, l’aventure reprend…
Âme de Feu
Poésies de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face
Les Poésies restent sans doute la part la plus méconnue des écrits de Sainte Thérèse. Elles cristallisent beaucoup de préjugés, de lieux communs et ont contribué à une certaine réputation de mièvrerie qui entoure encore Thérèse, alors que, même des auteurs de renom, tels que H. Urs von Balthasar, Jean Guitton, Conrad De Meester, ont insisté sur l’importance que revêtent les poésies pour la connaissance et l’interprétation de son message. Ces poésies sont surtout mal connues. Or, pour peu qu’on les examine attentivement, elles se révèlent en effet plus riches qu’il n’y paraît, car il faut dépasser l’apparence naïve de l’expression pour découvrir les trésors qu’elles recèlent. Ces poésies ont été écrites entre février 1893 et mai 1897, par une jeune fille entre vingt et vingt-quatre ans sans aucun « métier » dont la culture littéraire est en effet fort médiocre, comme sa culture générale et son orthographe ! Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus n’avait appris de personne les règles de la versification qu’elle ignorait.. Elle n’utilisa jamais de « dictionnaire de rimes », car il n’y en avait pas au monastère du Carmel. Elle n’avait écrit aucune poésie avant son entrée en religion, et ne le fit au Carmel que pour répondre, le plus souvent, aux désirs de ses sœurs. Enfin, si elle composait souvent au cours de sa journée, pendant son travail ou certains moments de recueillement, elle devait attendre l’heure de temps libre du soir pour écrire ses compositions. Quand on Iit des poèmes tels que Vivre d’Amour, Au Sacré-Cœur, jésus seul ou Une Rose effeuillée, on constate à quel point ils témoignent d’un génie spontané. Thérèse est portée surtout par les textes bibliques et liturgiques qui sont sa nourriture quotidienne ; c’est en eux qu’elle puise l’essentiel de son inspiration. Ces pièces ont des destinations bien différentes : Certaines ne sont que des « compliments » sans aucune prétention où Thérèse se livre peu ; d’autres sont des poèmes de circonstance. Beaucoup sont des commandes de ses sœurs, où tantôt Thérèse se confie un peu et tantôt se livre complètement sans cependant oublier en route la destinataire. Fréquemment, Thérèse profite d’une circonstance pour enrober une leçon ou un encouragement… Il y a enfin des poèmes de libre expression personnelle (même s’ils répondent à une demande), dans des genres également différents : souvenirs d’enfance ; hymnes d’inspiration liturgique, exaltation des saints dont elle se sent proche et qui sont ses modèles, poèmes de combat et d’apostolat ; et surtout poèmes de contemplation et d’amour, toute la gamme des poèmes d’amour et de fiançailles, de plus en plus lumineux et tragiques.
La vie de Sainte Thérèse de Lisieux
Marie Françoise-Thérèse Martin est née le 2 janvier 1873, au 36 de la rue Saint Blaise à Alençon. Elle est la fille de Zélie Martin, née Zélie Guérin, dentelière, et de Louis Martin, horloger. Elle a déjà quatre sœurs: Marie, Pauline, Léonie et Céline. Elle est baptisée le 4 janvier 1873 en l’église Notre-Dame. Marie est sa marraine. Mais très rapidement Thérèse tombe malade et Zelie doit la confier vers le 15 mars à une nourrice, Rose Taillé « la petite Rose », dans une ferme de Semallé, à 6 kilomètres d’Alençon où elle s’épanouit jusqu’à l’âge de 15 mois. Après avoir repris des forces, elle doit quitter Rose pour retrouver sa famille. Une nouvelle séparation l’attend: alors qu’elle n’a que 4 ans et demi, Zélie meurt le 28 aout 1877 d’un cancer du sein. Thérèse choisit Pauline comme seconde maman et change complètement de caractère, devient timide et hyper sensible. Sur les conseils des cousins Guérin, Louis Martin déménage avec ses filles pour Lisieux où la famille s’installe dans une très jolie maison « les Buissonnets », que Thérèse aimera beaucoup. Elle y vivra plus de dix ans, jusqu’à son entrée au carmel. Au printemps 1883, juste après le départ de Pauline pour le Carmel, qui lui cause beaucoup de chagrin, Thérèse tombe malade de son « étrange maladie », et le 13 mai 1883, elle est guérie par le sourire de la Vierge. Le 8 mai 1884, elle fait sa première communion tandis que Pauline, désormais « Sœur Agnès » fait sa profession au Carmel. Le 14 juin de la même année, Thérèse fait sa confirmation. Le 15 octobre 1886, Marie entre à son tour au Carmel de Lisieux et devient « Sœur Marie du Sacré-Cœur » Le 25 décembre, après la messe de minuit, Thérèse reçoit la grâce de sa « conversion », qui la délivre de sa sensibilité incontrôlée. Le 29 mai 1887, elle demande à son père la permission d’entrer au Carmel à 15 ans, permission que Monsieur Martin lui accorde. Le 31 octobre 1887, elle rend visite à l’Évêque de Bayeux, Mgr Hugonin pour obtenir sa permission d’entrer au Carmel. Le 20 novembre, pendant une audience du Pape Léon XIII, elle lui présente sa supplique. Le 1er janvier 1888, elle apprend que Mgr Hugonin est favorable à son entrée mais les religieuses ne veulent pas qu’elle ait lieu en plein hiver où les conditions sont particulièrement pénibles pour une si jeune fille. Le 9 avril 1888, Thérèse entre enfin au Carmel de Lisieux et devient « Sœur Thérèse de l’Enfant jésus ». Sa prise d’habit a lieu le 10 janvier 1889. Le 12 février, Monsieur Martin est hospitalisé au Bon Sauveur à Caen, pour trois ans. Le 8 septembre 1890, Thérèse fait sa Profession religieuse. Le 10 mai 1892, Monsieur Martin revient à Lisieux mais il est désormais paralysé des jambes. Le 20 février 1893, Sœur Agnès (sa sceur Pauline) est élue Prieure. L’ancienne Prieure, Mère Marie de Gonzague a alors la charge des novices, tâche dans laquelle l’aidera Thérèse. Le 29 juillet 1894, Monsieur Martin meurt, et le 14 septembre de la même année, Céline qui était restée pour s’occuper de lui peut à son tour entrer au Carmel de Lisieux. C’est en 1895 que Thérèse rédige le premier manuscrit de « L’histoire d’une âme » et prend conscience de sa « petite voie ». Le 9 juin, elle s’offre à l’Amour miséricordieux du Seigneur. Le 21 Mars 1996, Mère Marie de Gonzague est à nouveau élue Prieure et Thérèse doit s’occuper complètement des novices. Le premier signe de la tuberculose est donné dans la nuit du 2 au 3 avril 1886: Thérèse crache du sang et peu après Pâques, elle entre dans la nuit de la foi. Le 8 juillet 1897 (elle n’a que 24 ans), elle est descendue à l’infirmerie, reçoit l’Extrême-onction le 30 juillet, endure de grandes souffrances et « entre dans la vie » le jeudi 30 septembre vers 19h30. Elle sera inhumée au cimetière de Lisieux le 4 octobre 1897. L’Histoire d’une âme parait le 30 septembre 1898, éditée à 2000 exemplaires. Très vite des pèlerins viennent prier sur sa tombe et on constate des guérisons. Le procès de béatification et de canonisation débute en 1910. Thérèse est Béatifiée le 29 avril 1923 par le Pape Pie XI qui la canonise le 17 mai 1925, puis la proclame Patronne des Missions le 14 décembre 1927. Le 30 septembre 1929 est posée la première pierre de la Basilique de Lisieux. Le 3 Mai 1944, Pie XII la proclame Patronne secondaire de la France. Le deux juin 1980, Le Pape Jean Paul Il célèbre la messe sur l’esplanade de la Basilique, et va se recueillir dans l’infirmerie du Carmel. Le 20 octobre 1997, le Pape Jean-Paul II a proclamé Thérèse de Lisieux « DOCTEUR DE L’EGLISE ».