Prog. 13 novembre 2022
Quelques-unes des pièces au programme…
du classique à la musique traditionnelle des pays de l’Est
Aria de Jean-Sébastien BACH (1685-1750) Aussi appelé « Air sur la corde de sol », c’est le 2e mouvement de la Suite n° 3 en Ré majeur pour orchestre de Jean-Sébastien Bach. Les Suites de Bach se composent de plusieurs danses, stylisées, alternativement rapides et lentes. Elles constituent l’une des œuvres les plus connues du maître baroque, aux côtés des concertos brandebourgeois, des cantates et du Clavier bien tempéré, s’il faut n’en citer que quelques-unes. La Petite Musique de Nuit de Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791) Qui n’a jamais entendu la célébrissime Petite Musique de Nuit ? Composé par le génial Mozart à l’âge de 31 ans, 4 ans avant sa mort précoce, ce chef-d’œuvre n’a peut-être jamais été joué de son vivant. Initialement composée pour quintette à cordes (2 violons, 1 alto, 1 violoncelle et 1 contrebasse), cette sérénade a souvent été reprise, a posteriori, pour orchestre à cordes. Méditation de Thaïs de Jules MASSENET (1842-1912) La « Méditation de Thaïs » est une pièce issue de l’opéra Thaïs du compositeur français Jules Massenet. Écrite pour violon solo et orchestre, elle fait partie des solos les plus célèbres du répertoire du violon. Cette Méditation arrive dans l’opéra au moment où un moine rencontre une courtisane (nommée Thaïs). Le moine tente de persuader la belle de quitter sa vie de luxe et de plaisir pour trouver le salut à travers Dieu. Après ce temps de méditation, Thaïs annonce au moine qu’elle le suivra dans sa quête de salut. Aram Ilitch KHATCHATURIAN (1903-1978) La Danse du Sabre de Khatchaturian, d’origine arménienne (à l’époque l’Arménie fait partie des 15 républiques membres de l’URSS) fut l’un des compositeurs officiels de l’URSS. Parmi ses œuvres les plus célèbres, on retrouve le ballet Gayanneh, dont est issue la Danse du Sabre. Cette pièce virtuose évoque le tourbillonnement d’une danse de guerre arménienne où les danseurs mettent en avant leur adresse dans le maniement du sabre. Musiques traditionnelles hongroises Quand on pense musique hongroise, on pense souvent aux Danses hongroises de Brahms. Au nombre de 21, ces danses ont été composées pour piano à 4 mains avant d’être réorchestrées pour orchestre symphonique par Brahms lui-même, notamment pour les danses n° 1, 3, et 10. Quand on pense musique hongroise, on pense aussi à la célèbre Csardas de Monti. Bien qu’elle ait été composée par un italien, c’est de loin la csardas la plus connue. On retrouve dans cette pièce les enchaînements brusques typiques du folklore musical hongrois, tzigane, et slave. Standards de Django REINHARDT (1910-1953) Issu d’une famille Rom, Django Reinhardt est le plus célèbre guitariste de jazz français du XXe siècle. Son style de jeu et de composition a donné naissance à un style de jazz à part entière : le jazz manouche. Grièvement blessé dans l’incendie de sa roulotte, il garde toute sa vie les séquelles de ses brûlures à la main gauche qui l’obligent à trouver une nouvelle technique et à jouer de manière très singulière, tant et si bien que ses adeptes des générations suivantes poussent l’idolâtrie jusqu’à s’entraver les doigts pour reproduire son infirmité et sa technique. |
Liviu BADIU, violon
Né en 1977 à Bucarest (Roumanie), Liviu BADIU suit les traces de son père (violoniste au sein de l’Orchestre National de Moldavie) et commence le violon à ses côtés à l’âge de 5 ans. Très tôt, Liviu montre un talent prometteur pour cet instrument. Dès ses 10 ans, il intègre un établissement scolaire spécialisé pour la formation des jeunes musiciens. En complément à une scolarité générale, il y reçoit un enseignement musical très exigent. Déjà, le jeune prodige porte en lui une âme d’artiste… À 13 ans, à l’occasion de son examen annuel de violon, il interprète, contre l’avis de sa professeure, un mouvement des redoutables Sonates et Partitas pour violon seul de Jean-Sébastien Bach. Cette audace lui vaut quelques remarques, bien sûr, mais… il reçoit surtout les félicitations du jury ! À 17 ans, il remporte le Deuxième Prix à l’Olympiade Nationale de Roumanie, et l’année suivante, il réussit le concours d’entrée à l’Université Nationale de Bucarest Ciprian Porumbescu (équivalent du CNSM en France). En 1996, il y obtient son Prix de Musique de Chambre et intègre l’Orchestre Filarmonia alors dirigé par Nicolae Iliescu. Deux ans plus tard, il remporte le Premier Prix en Musique de Chambre de l’Olympiade de Roumanie et l’année suivante son Prix à l’Université Nationale de Bucarest. En 2000, il rejoint la France et intègre pendant trois ans le Conservatoire de Cachan, dans la classe de Jean-Luc Richardoz. Il y obtient sa Médaille d’Or en violon et en musique de chambre. Liviu a le privilège de travailler avec les maîtres Ivry Gitlis et Laurent Korcia auprès desquels il acquiert une solide maîtrise de son instrument. Liviu a joué régulièrement au sein de prestigieux orchestres parisiens, notamment l’Orchestre de L’Île de France, Lamoureux, l’Odyssée Symphonique, Sinfonietta, Prélude de Paris, l’Orchestre de Metz… En 2005, il interprète en soliste les Quatre Saisons de Vivaldi avec le Conservatoire Italien de Paris, concert donné à nombreuses reprises en France mais aussi à Singapour. La même année, il crée le quatuor Accordo pour lequel il va retranscrire des extraits de cette même œuvre de Vivaldi en y mêlant des mélodies tziganes. Ainsi est né le spectacle « Variations tsiganes autour de Vivaldi » donné à l’église du Pré en 2020. Le succès des Quatre Saisons revisitées s’impose comme une référence et prend de l’ampleur puisque ce spectacle a déjà été représenté plus de 200 fois tant en France qu’à l’étranger, notamment à l’ambassade de France à Alger. Au-delà du répertoire classique, Liviu a aussi rejoint le monde du jazz en travaillant auprès de Didier Lockwoodau sein du CMDL (Centre des Musiques Didier Lockwood) à Paris. Plus récemment, il a créé au Mans le trio sarthois Hora Verde, mêlant les genres là aussi…
Mathieu EL FASSI, piano
Mathieu EL FASSI est pianiste concertiste de formation classique. Après ses études pianistiques au Conservatoire National de Versailles dans la classe de Madeleine Chacun, Mathieu se perfectionne dans la composition auprès d’Isabelle Duha, et se consacre à l’improvisation classique. À 19 ans, il est lauréat du concours d’improvisation du compositeur Thierry Machuel. De 2015 à 2021, il crée des ateliers-concerts à la Philharmonie de Paris. Au-delà de ce parcours académique d’excellence, Mathieu se livre à d’autres répertoires et rejoint, en 2000, l’orchestre tzigane du cabaret russe Le Raspoutine à Paris. Passionné par ce répertoire, il anime de 2003 à 2015 des soirées privées en duo avec des violonistes tziganes. À partir de 2010, en duo avec Liviu Badiu, il assure la partie musicale lors des dîners croisières sur la Seine. Parallèlement à cette vie artistique foisonnante, Mathieu s’engage dans l’écriture et la création de nombreux spectacles. Des spectacles pour enfants (« Méli-mélodies », « La petite fée aux allumettes », « Une Nuit sur le Jardin du Monde ») et des spectacles tout public (« Angloklaxons » sur la Scène Nationale d’Évry, Festival d’Avignon, d’Edimbourg…), « Un Tango pour Verlaine » au Théâtre de Romainville, « Justum » au Théâtre de Montargis, « Ciao Amore Ciao » au Petit-Saint-Martin, tournée au Brésil, « Récital Emphatique » et « Nevrotik Hôtel » avec Michel Fau aux Bouffes du Nord, Petit-Marigny, Théâtre de l’Œuvre, « Pasolini en forme de rose »… De 2005 à 2011, il participe à la création musicale des spectacles d’Olivier Py (Théâtres du Rond Point, de l’Odéon, de l’Europe, Volksbühne de Berlin). Enfin, depuis 2014, Mathieu enseigne dans les Conservatoires d’arrondissement du XIXe et du Ve arrondissement de Paris.
Le duo
Virtuoses à part entière, Liviu BADIU (violon) et Mathieu EL FASSI (piano) ont tous deux étudié dans de prestigieuses institutions (Conservatoire de Bucarest pour l’un, Conservatoire de Versailles pour l’autre)… Issus de cette grande tradition classique, c’est ensuite le répertoire de la musique de l’Est qui les a réunis. Au fil des nuits parisiennes, au Cabaret russe le Raspoutine ou au Théâtre Marigny, le duo s’apprivoise et donne naissance à une complicité musicale sans limites. Le talent des deux artistes – maîtres de leur instrument et amoureux de la musique – se mêle et se complète pour donner au public un concert éclatant. La complémentarité des deux musiciens se révèle dans un programme à l’éclectisme raffiné : grands classiques (Petite Musique de Nuit de Mozart, Aria de Bach, Méditation de Thaïs de Massenet), musique hongroise (Czsardas de Monti, Danses Hongroises de Brahms…), musique russe (Danse du Sabre de Khatchaturian…), musique tzigane et jazz swing (standards de Django Reinhardt…). Les mélomanes, aussi bien que les novices, seront sans aucun doute ravis de ce concert rondement mené par deux musiciens de haute voltige !