Prog. 10 février 2019

« La musique bat son plein ! »
Les grands succès de la musique classique au basson

1ère Partie

 Variation sur un thème de Mozart :
« La cidareme la mano »
pour trois bassons


Ludwig van BEETHOVEN
(1770-1827)
Trio
pour trois bassons
Adolf BERGT
(1822-1862)
Divertissement
 pour trois bassons

Wolfgang Amadeus MOZART
(1756-1791)

2ème Partie

Concerto pour deux violoncelles
arrangé pour quatuor de bassons
 Antonio VIVALDI
(1678 – 1741)
Une petite musique de nuit
arrangé pour quatuor de bassons
Wolfgang Amadeus MOZART
(1756-1791)
1er mouvement de la Cinquième Symphonie
arrangé pour quatuor de bassons
Ludwig van BEETHOVEN
(1770-1827)

Henri ROMAN, basson

Après avoir obtenu son diplôme au conservatoire d’Angoulême, Henri ROMAN est admis au conservatoire supérieur de musique de Lyon dans la classe d’Amaury Wallez, où il obtient un premier prix en 2002 et le Certificat d’Aptitude en 2004. Il travaille ensuite régulièrement dans diverses formations de musique de chambre, dont le Quintette Confluences (avec lequel il obtient un 3e Prix au Concours International Henri Tomasi en 2004), l’Ensemble Cénoman (avec lequel il a créé le Concerto pour Basson et Orchestre « Les trois étoiles » de Benoît Dantin), l’Octuor à vent du Festival de la Chaise Dieu et le Trio « À vent propos » (avec lesquelles il donne des concerts en Inde, au Pakistan, au Japon, en Amérique du Sud, en Europe…). En tant que soliste avec diverses formations orchestrales (l’orchestre de chambre de Paris, l’Orchestre Paul Kuentz, l’Orchestre des Équipages de la Flotte de Brest, l’Orchestre de l’Université de Taipeï, l’Ensemble Antonio Vivaldi, l’Ensemble Cénomans…), il aime faire découvrir le répertoire pour basson encore trop souvent méconnu. En février 2009, il obtient un 2e Prix au Concours International d’Interprétation de Musique Française consacré au basson, à Paris Ville d’Avray. Professeur de basson et de musique de chambre au Conservatoire du Mans jusqu’en 2018, Henri Roman fait partie de l’Orchestre de Chambre de Paris depuis 2007. Actuellement, il enseigne au CRR de Saint-Maur en région parisienne.

Marc MOUGINOT, basson

Marc MOUGINOT débute ses études musicales au Conservatoire de Nîmes. Il se perfectionne dans la classe de Gilbert Audin au CRR de Versailles avant de rejoindre la prestigieuse classe de Maurice Allard au CNSM de Paris où il obtient un 1er prix de Basson en 1988. Il est basson solo de l’orchestre symphonique de Bretagne depuis 1989 et professeur de basson au conservatoire de musique de Saint-Malo.

Stéphane MEZERGUE, basson

Né à Fumel dans le Lot et Garonne en 1973, Stéphane Mezergue, accordéoniste de formation, étudie le basson à Angoulême dans la classe de Philippe Piat puis se perfectionne auprès de Christian Jacotin au conservatoire du 13ème arrondissement où il obtient le premier prix de la ville de Paris, puis le premier prix de perfectionnement CRR de Saint-Maur auprès d’Amaury Wallez. Il étudie au CNSM de Lyon après une formation à Interlochen Arts Camp Academy (Michigan) où il apprend la pédagogie du basson et devient basson solo au World Youth Symphony Orchestra. Basson solo à la Musique des équipages de la flotte de Brest, il a joué avec divers orchestres comme l’Orchestre de Chambre de Paris, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre du Théâtre de Bilbao et de nombreux orchestres parisiens et provinciaux.

Manon LETHIELLEUX, basson

Actuellement élève au CRR de Saint-Maur-des-Fossés en cycle spécialisé, Manon LETHIELLEUX a d’abord été élève durant une douzaine d’années au Conservatoire du Mans. Aujourd’hui, elle poursuit ses études dans le milieu musical dans le but de se professionnaliser. Elle a participé activement à certains projets tels que les Congrès du Basson à Tours en 2015 et au Mans en 2017, mais également à la vie de l’Orchestre Départemental d’Harmonie de la Sarthe (ODH72) dont elle est membre depuis l’âge de 14 ans.

Le BASSON

L’anche double (1) est fixée au bout d’un tube métallique de 30cm, également conique et en forme de point d’interrogation, appelée bocal (2).

Le basson est un instrument de musique à vent de la famille des bois, qui apparaît à la fin du XVIe siècle en Italie sous le nom de fagotto. Il est formé :

·    d’un long tuyau de perce conique d’environ 2,50 m en bois précieux (principalement l’érable ou le palissandre), replié sur lui-même, que l’instrumentiste, appelé bassoniste, tient sur son côté droit.

·    Le bonnet (6) est orienté vers le haut,

·    la grande branche (5) et la petite branche (3) sont reliées entre elles par

·     la culasse (4) en forme de U très serré.

Histoire du basson

Les instruments à anche double ont surtout été utilisés dans la civilisation égyptienne, au Moyen-Orient ainsi qu’en Asie. Mais il faut attendre le Moyen Âge pour retrouver des traces des ancêtres du basson comme la douçaine ou le cervelas. Jusqu’en 1650, un grand nombre d’instruments différents cohabitent, sans pour autant posséder de noms précis ni appartenir à des catégories bien définies. Cependant, la première référence au basson remonte en 1602, en Italie, où on l’appelle alors fagotto. L’encyclopédie de Diderot mentionne le terme « basson de hautbois ». À cette époque, il existe plusieurs tailles d’instrument. Les instruments les plus graves peuvent atteindre plus de trois mètres de long. Ils sont difficiles à manipuler et à jouer. Les facteurs d’instruments de l’époque ont alors l’idée de relier deux branches accolées en parallèle à l’aide d’un tuyau afin de diminuer la longueur de l’instrument. Les différentes transformations du basson vont s’effectuer en plusieurs étapes. C’est au cours du XVIIIe siècle que le rôle de soliste du basson est important. De nombreuses sonates et concertos sont écrits à cette époque. Antonio Vivaldi par exemple, lui consacre trente-sept concertos de la plus riche inventivité. Durant cette période, le basson évolue peu. Le clétage (système de clés) n’est pas encore inventé, mais on commence à réfléchir à son évolution et à imposer la main droite en bas et la main gauche en haut, laissé jusqu’ici au choix du musicien. À la fin du XVIIIe siècle Thieriot Prudent est célèbre en France dans la facture des bassons. Il réalise de nombreuses recherches afin d’améliorer l’instrument pour lui donner plus de puissance et corriger ses défauts. Prudent se situe à l’époque charnière entre baroque et classique et les premières grandes modifications de l’instrument. Le XIXe siècle est la grande époque de la facture des instruments à vent, période pendant laquelle le basson s’est le plus développé. De très nombreux facteurs procèdent à des modifications de l’instrument et vont presque réinventer l’instrument. C’est à cette époque à partir de 1820 que le basson se transforme de manière presque définitive. Deux systèmes modernes émergent au milieu du XIXe siècle, le basson français, en France, et le basson allemand (Heckel, Fagott), en Allemagne. En France, c’est Buffet Crampon qui crée ce qui s’appellera le basson français. Au même moment, un certain facteur allemand, Heckel, perfectionne le basson. Le système révolutionnera le monde de la musique et s’imposera comme une référence. Les deux systèmes loin d’être définitifs, à l’époque, évoluent encore aujourd’hui.

Le basson aujourd’hui

Aujourd’hui, il existe toujours deux systèmes modernes de basson : le système français et le système allemand (dit Heckel, aussi appelé Fagott).

Principales différences entre les deux instruments :

  • le bois utilisé : le basson français est en palissandre de Rio, le basson allemand (système Heckel) en érable verni.
  • la perce est un peu plus large et plus régulière chez le basson allemand.
  • le clétage et les trous ne sont pas conçus de la même façon, beaucoup de doigtés diffèrent.
  • l’anche est gougée, taillée et effilée différemment. 
  • le haut du bonnet d’un basson allemand est en général cerclé d’un anneau blanc mais ce n’est pas systématique.

Progressivement et particulièrement ces dernières années, le système allemand s’est installé dans le monde entier, même en France et dans certains pays de langue romane, où le basson français était fortement implanté. Le basson allemand semble alors plus fiable et plus adapté à jouer dans le grave. Aujourd’hui, le conflit entre les deux systèmes semble s’être calmé, et les deux instruments cohabitent, lorsque le basson allemand n’est pas en position de monopole. La France est l’un des rares pays à proposer la spécialisation sur l’un des deux instruments. À propos de la pratique actuelle du basson, il faut parler d’un retour au basson baroque qui est encore très enseigné et mis en avant. Le facteur français Yannick Ducasse a créé en 2008 un instrument destiné aux jeunes enfants (cinq ans et plus).

Le répertoire du basson

Si dans le répertoire symphonique au XVIIIe et XIXe siècle le basson est la plupart du temps fixé à la fonction musicale de doubler la contrebasse ou le violoncelle, au XXe siècle il s’émancipe et acquiert un statut d’instrument soliste au sein de l’orchestre comme la partie du « grand-père » dans Pierre et le loup de Prokofiev, le Hall du roi de la montagne de Peer Gynt de Grieg, L’Apprenti sorcier de Paul Dukas et dans le début du Sacre du printemps de Stravinsky, dans lequel l’instrument expose un thème populaire lituanien en introduction. Tous les compositeurs l’ont utilisé, par exemple Vivaldi qui a écrit 42 concertos pour basson, mais aussi Mozart, Verdi et des contemporains comme André Jolivet.

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