Orgue Cathédrale St Julien (Le Mans)
Orgue de la CATHEDRALE ST JULIEN du Mans
Les premières mentions d’un orgue datent de 1116 et sont inscrites dans les Actes pontificaux.
À la fin du XVIe siècle, l’évêque Adam Chastelain dote la cathédrale d’un orgue de facture allemande. En 1518, le cardinal Philippe de Luxembourg (1445-1519), qui fut évêque du Mans de 1476 à 1507, lègue, par testament, une somme de 200 écus soleil pour la construction d’un orgue qui soit le plus grand de la région.
Cet instrument, d’environ 20 jeux répartis sur deux claviers et pédalier, est installé au fond du croisillon sud du transept. Il est réalisé, entre 1529 et 1535, par le facteur Pierre Bert dans un buffet, de style Renaissance, conçu et sculpté suivant les directives de Symon Hayeneufve, prêtre et architecte installé au Mans.
Entre 1567 et 1571, d’importants travaux de rénovation sont entrepris pour réparer les dégâts causés par les huguenots en 1562.
En 1634, les frères Jean et François de Héman, de Paris, restaurent l’orgue qui a alors 42 jeux. Des travaux d’entretien sont réalisés en 1666 par Jean de Joyeuse, puis en 1700 par Marin Ingoult, et enfin en 1734 par Nicolas Collard.
En 1812, l’une des voûtes du transept sud s’écroule, endommageant l’instrument. Entre 1847 et 1853, les frères Claude, de Mirecourt, restaurent l’instrument, ils renforcent la division du Récit et celle du pédalier ce qui porte le nombre de jeux à 46. La modification du Récit amorce la « romantisation » de cette division de l’orgue. En 1872, Joseph Merklin effectue des travaux sur l’instrument.
En 1912-1913, l’instrument est restauré par l’abbé Victor Tronchet. Le nombre de jeux est augmenté à 52. Cette modification accentue le style romantique de l’instrument. Louis Vierne inaugure l’instrument ainsi révisé.
De 1959 à 1963, Pierre Chéron, du Mans, débute une restauration qui sera achevée par Joseph Beuchet, de Nantes, pour la partie mécanique et par la maison Danion-Gonzalez, de Châtillon-sous-Bagneux, pour la partie sonore. L’instrument est inauguré par Gaston Litaize en mai 1974.
En 1999, une première étude réalisée par Éric Brottier est validée en 2001 par la Commission supérieure des monuments historiques, mais ce projet de restauration reste alors sans suite. L’étude préalable à la restauration du grand orgue de tribune, remise en mai 2014 par Roland Galtier, actualise ce document en fonction de l’évolution de l’état de l’instrument et de son buffet, mais aussi des nouvelles technologies à mettre en œuvre.
Le 19 octobre 2015, les travaux de restauration sont lancés sous la maîtrise d’œuvre de Roland Galtier, technicien-conseil pour les orgues historiques. Ils comprennent la restauration des sommiers, la révision de la mécanique des notes, le nettoyage, la consolidation et la remise en forme de la tuyauterie, le remplacement de la console en fenêtre dans une recherche d’harmonie avec le style du buffet ancien, la transformation des transmissions et la mise aux normes électriques avec la pose d’un combinateur. Quant à la structure sonore de l’instrument, il s’agit de renforcer la cohérence de l’instrument en assumant son identité néo-classique, tout en supprimant les jeux de qualité médiocre et en apportant quelques modifications à la composition. Quant aux buffets, joyaux de la Renaissance, une intervention minimaliste est prévue : nettoyage, traitement contre les insectes et traitement de surface.
Le chantier, dont le coût de 900 000 euros est pris entièrement en charge par l’État, est confié conjointement à la maison Giroud, de Bernin (Isère) dirigée par Jacques Nonnet, et la maison de Laurent Plet, de Troyes (Aube). Les travaux débutent en janvier 2016 par le démontage de l’instrument et le transport en atelier de la tuyauterie et des éléments de l’alimentation. Les opérations de restauration en atelier débutent en mars 2016. Le buffet est nettoyé en mars 2017. Les plus grands tuyaux sont restaurés sur place en mai 2017. La remise en place de la tuyauterie débute en juin 2017 et les travaux d’harmonisation débutent.
Une cérémonie civile d’inauguration a lieu le 24 mai 2018 suivie de la bénédiction de l’instrument, le 3 juin 2018, par Mgr Yves Le Saux, évêque du Mans. Un premier concert est donné par la maîtrise de la Cathédrale sous la direction de Pascal Melot avec accompagnement aux deux orgues par Boris Bouchevreau et Marie-José Chasseguet. Le tout suivi du grand concert inaugural donné par Loïc Maillié, titulaire du grand orgue de l’église de la Trinité à Paris.
Le buffet a été classé « monument historique » le 29 décembre 1906 et la partie instrumentale, le 24 août 1954.