Prog. 12 janvier 2014

Chant, 2 Trompettes et Orgue

1ère PARTIE

1Concerto en ut majeur Allegro Adagio AllegroFrancesco MANFREDINI (1684-1762)  2 trompettes et orgue
2Ich folge dir gleichfalls air n°13 de la Passion selon St JEAN  Jean-Sébastien BACH (1685-1750)  soprano et orgue  
3Sonate en ut majeur Grave Allegro Grave Allegro  Tomaso ALBINONI (1671-1750)  trompette naturelle et orgue
4Où s’en vont ces gais bergers ?Claude BALBASTRE (1724-1799)  orgue seul
5  Eternal Source
Georg Friedrich HAENDEL (1685-1759)
soprano, trompette naturelle et orgue
6Concerto Royal en ré majeur Largo Allegro  2 trompettes et orgue

2ème PARTIE

7Wir eilen mit schwachen Extrait de la Cantate BWV 78Jean-Sébastien BACH (1685-1750)2 trompettes et orgue
8Domine Deus extrait du GloriaAntonio VIVALDI (1678-1741)soprano et orgue
9Concerto en la mineur (1er mouvement) Jean-Sébastien BACH Antonio VIVALDI  orgue seul
10  Stabat Mater dolorosa Extrait du Stabat MaterGiovanni Battista PERGOLÈSE (1710-1736)  2 trompettes et orgue
11  Gia il sole dal Gange  Alessandro SCARLATTI (1660-1725)soprano, trompette et orgue
12  AriettaAntonia LOTTI (1665-1740)2 trompettes et orgue
13  Sound the Trumpet extrait de Come, Ye Sons of Art  Henry PURCELL (transcription de Bernard DEWAGTERE)soprano, 2 trompettes et orgue
1 – Francesco MANFREDINI (1684-1762)

Francesco Onofrio Manfredini était un violoniste et compositeur italien. Issu d’une famille de musiciens, Francesco reçut son premier enseignement de chant et de musique du maître de chapelle de sa ville natale de Pistoia. Très jeune il part pour Bologne afin de rejoindre la cathédrale de San Petronio en tant qu’enfant de chœur et élève de l’école de musique. C’est là qu’il étudie le violon avec Giuseppe Torelli, la composition et le contrepoint. Il est admis en 1704 comme violoniste dans la prestigieuse Académie des Philharmoniques de Bologne.

Lors d’un séjour à Venise en 1711 le Prince Antoine Ier Grimaldi l’engage comme maître de chapelle à Monaco. Manfredini y produit diverses compositions musicales, dont la plus marquante est sa série de 12 concertos, datée de 1718. Francesco et son épouse Rosa degli Antonii eurent onze enfants. Parmi eux, le compositeur et castrat Giuseppe Manfredini et le compositeur et théoricien de la musique Vincenzo Manfredini. Francesco regagne sa ville natale Pistoia en 1727 jusqu’à sa mort, où il occupe le poste de maître de chapelle de la cathédrale San Filippo. Son langage musical est considéré comme très bolognais et est proche de l’expression de ses maîtres, Torelli, Laurenti et Perti. Nous écoutons aujourd’hui l’un de ses concertos en 3 mouvements : Allegro, Adagio et Allegro.

2 et 7 – Jean-Sébastien BACH (1685-1750)

Jean-Sébastien Bach, né à Eisenach en 1685, est le 8ème enfant d’une famille de musiciens. Orphelin à 9 ans, il est élevé par son frère aîné. Il étudie l’orgue, le clavecin et le violon. Nommé organiste à Armstadt en 1703, Bach se fit rapidement une réputation de virtuose et d’improvisateur. Il devient en 1717 Kapellmeister (maître de chapelle) à la cour de Cothen où il dispose d’un orchestre et où il produit alors la majorité de ses œuvres. Sa femme, Maria Barbara, meurt en 1720. Bach se remarie en 1721 avec Anna Magdalena Wilcken, dont il eut 13 enfants, ajoutés aux 4 qu’il eut avec sa première femme.

En 1723 il accepte le poste de Cantor à l’église Saint Thomas de Leipzig, où il restera jusqu’à sa mort. Il assure l’enseignement musical et compose de la musique religieuse (cantates, Passions, Oratorios). Ses dernières années de vie sont difficiles, Bach commençant à perdre la vue à partir de 1743, il subit plusieurs opérations chirurgicales sans effet. L’un de ses oratorios les plus célèbres est la Passion selon St Jean, dans lequel Bach met en musique le récit de la Passion du Christ selon l’évangile de St Jean.

       Nous en écoutons l’air N° 13 de soprano

« Ich folge dir gleichfalls » « Je te suis d’une démarche joyeuse », chanté par Brigitte CHANUDET, accompagné à l’orgue par Philippe BATAILLE.

Et au début de la 2ème partie, nous entendrons la transcription d’un air de la cantate 78 pour 2 trompettes et orgue.

3 – Tomaso ALBINONI (1671-1750)

Tomaso Albinoni était un violoniste et un maître de chant renommé. Issu d’une famille très aisée de marchands de papier, Tomaso peut se consacrer à la musique sans crainte de soucis financiers. En tant que fils aîné, son père le destine à reprendre les intérêts de l’entreprise familiale. Mais, après la mort de celui-ci en 1709, Tomaso abandonne la responsabilité de l’entreprise à ses deux frères cadets, et se consacre uniquement à la musique, se qualifiant lui-même de Musico di violino dilettante veneto. Il épouse la cantatrice d’opéra Margherita Raimondi. À partir de 1741, dix ans avant

sa mort, il n’existe plus aucun document le concernant, peut-être à cause d’une maladie. Albinoni a composé environ 80 opéras dont il ne reste pratiquement rien. En effet, près de soixante-dix de ces partitions ont été détruites pendant le bombardement de Dresde en février 1945. Outre une trentaine de cantates, c’est son œuvre instrumentale qui nous est parvenue.

L’Adagio d’Albinoni, très connu du grand public, est en réalité une œuvre composée en 1945 par Remo Giazotto à partir du fragment d’une sonate perdue d’Albinoni.

Nous écoutons d’Albinoni une Sonate pour trompette naturelle et orgue, en 4 mouvements : Grave, Allegro, Grave, Allegro.

4 – Claude BALBASTRE (1724-1799)

Claude Balbastre, était le fils de Bénigne Balbastre, organiste, qui a été son premier professeur. Il étudie avec Claude Rameau, frère de l’illustre Jean-Philippe Rameau. Il bénéficie de l’aide bienveillante de ce dernier lorsqu’il s’installe à Paris en 1750 et peut ainsi se faire connaître de la haute société : il joue au Concert Spirituel, devient organiste de l’église Saint-Roch avant d’accéder progressivement aux postes les plus prestigieux : organiste à Notre-Dame de Paris, claveciniste à la Cour de France où il enseigne à Marie-Antoinette, et devient l’organiste du comte de Provence

(futur Louis XVIII) et de la Chapelle royale. À partir de 1776, il tient l’orgue à l’abbaye de Notre-Dame aux Bois. Enfin, il assure en partie l’orgue de la Chapelle royale à Versailles. Malgré ses états de service, il parvient, en se ralliant – au moins en apparence – aux idées nouvelles, à traverser la Révolution et à conserver son poste à Notre-Dame (qui a été transformée en Temple de la Raison), où il exécute à l’orgue ses adaptations des hymnes révolutionnaires. Son jeu a toujours été prisé du public : sa fantaisie est telle, même à l’église, qu’en 1762 l’archevêque de Paris lui interdit de jouer pendant la messe de minuit à cause du tumulte qu’il entraîne.

Nous entendons aujourd’hui une de ses pièces pour orgue sur le chant de Noël « Où s’en vont ces gais bergers ».

5 et 6 – Georg Friedrich HAENDEL  (1685-1759)

Ce compositeur allemand, naturalisé britannique, né à Halle et mort à Londres personnifie l’apogée de la musique baroque aux côtés de Jean-Sébastien Bach. Installé quelques mois à Hambourg avant un séjour de trois ans en Italie, revenu brièvement à Hanovre avant de s’établir définitivement en Angleterre, il réalisa dans son œuvre une synthèse magistrale des traditions musicales de l’Allemagne, de l’Italie, de la France et de l’Angleterre. Virtuose à l’orgue et au clavecin, Haendel dut à quelques œuvres très connues (notamment l’oratorio Le Messie, ses concertos pour orgue et concertos grosso, ses

musiques de plein air : Water Music et Music for the Royal Fireworks) de conserver une notoriété jusqu’à nos jours. Pendant plus de 35 ans, il se consacra pour l’essentiel à l’opéra en italien avant d’inventer et de promouvoir l’oratorio en anglais dont il est un des maîtres incontestés. A Londres, ses œuvres sont très appréciées, en particulier  Birthday Ode for Queen Anne (Ode pour l’anniversaire de naissance de la reine Anne),

  • dont nous entendons d’abord un extrait, l’air « Eternal source », accompagné à la trompette naturelle et à l’orgue.
  • puis le Concerto royal en ré majeur en 2 mouvements Largo, Allegro.

8 – Antonio VIVALDI (1678-1741)

Antonio Lucio Vivaldi, né à Venise, et mort à Vienne, est un violoniste et compositeur italien. Il a été l’un des virtuoses du violon les plus admirés de son temps est l’un des plus importants compositeurs de la période baroque, en tant qu’initiateur principal du concerto de soliste. Son influence, en Italie comme dans toute l’Europe, a été considérable. Prêtre catholique, sa chevelure rousse le fit surnommer il Prete rosso, « Le Prêtre roux ». Aujourd’hui, certaines de ses œuvres instrumentales, et notamment les quatre concertos connus sous le titre « Les Quatre Saisons » comptent parmi les plus populaires du répertoire

classique, ainsi que le Gloria dont nous allons entendre un extrait. Vivaldi a composé trois Gloria : l’un a été perdu et les deux autres ont été écrits à la même période au début des années 1700.

Nous écoutons un air pour soprano extrait du Gloria le plus connu, dans lequel Vivaldi met en musique ces quelques mots : Domine Deus, Rex caelestis, Deus Pater omnipotens, Seigneur Dieu, Roi du ciel, Dieu le Père tout Puissant.

9 – BACH-VIVALDI (les concertos)

Jean-Sébastien Bach n’a écrit aucun concerto pour orgue, bien que ce fût son instrument de prédilection, mais, admirant beaucoup Vivaldi, il a écrit des transcriptions-réductions de plusieurs de ses concertos. Il est de coutume d’appeler ces transcriptions les « Vivaldi-Bach ». Il a également adapté à l’orgue seul quelques concertos d’autres auteurs. Nous écoutons le 1er mouvement du Concerto en La mineur de Vivaldi, transcrit par Jean-Sébastien Bach pour orgue.

10 – Giovanni Battista PERGOLÈSE (1710-1736)

Giovanni Battista Pergolèse, né dans la province d’Ancône, et mort près de Naples est parmi tous les compositeurs connus, celui qui disparut le plus jeune. Il mourut à vingt-six ans, soit 5 ans de moins que Schubert et 9 de moins que Mozart. Enfant très doué, il est envoyé dès 12 ans au célèbre conservatoire de Naples. En 1732, il devient maître de chapelle du prince Ferdinando Colonna Stigliano, écuyer du vice-roi de Naples. Il compose pour la ville de Naples qui vient d’être victime d’un violent séisme en1732, sa grande Messe solennelle pour double chœur, deux orchestres et deux orgues ; ainsi que des Vêpres solennelles. En 1735, la santé du jeune musicien commence à décliner, et l’oblige à se retirer au monastère des Capucins de Puzzuoli, près de Naples. C’est vraisemblablement dans leur monastère que Pergolèse compose son Salve Regina et son célèbre Stabat Mater qui lui avait été commandé par son mécène, le duc de Maddaloni. Atteint de la tuberculose, Pergolèse meurt en 1736, à l’âge de 26 ans. Nous écoutons le 1er air de son « Stabat Mater dolorosa ».

11 – Alessandro SCARLATTI (1660-1725)

Né en Sicile, à Trapani ou Palerme, Alessandro Scarlatti aurait été l’élève à Rome d’un modeste compositeur, Antonio Foggia, fils du célèbre maître de chapelle à Ste Marie Majeure, Francesco Foggia. La représentation à Rome de son opéra Gli Equivoci nell’amore en 1679 lui amena la protection de la reine Christine de Suède qui vivait à Rome. Il en devint le Maître de Chapelle, puis quelques années plus tard, il devint le Maître de Chapelle du vice-roi de Naples, grâce à l’influence de sa sœur, chanteuse d’opéra. Il y produisit une grande série d’opéras, remarquables par leur fluidité et leur expressivité, ainsi que d’autres musiques pour des cérémonies officielles de l’État. Il quitta Naples en 1702 et n’y retourna pas jusqu’à ce que la domination autrichienne ne remplace celle de l’Espagne. Les romains l’appréciant mieux que les napolitains, c’est au théâtre Capranica de Rome qu’il produisit ses meilleurs opéras, ainsi que de remarquables œuvres de musique religieuse, parmi lesquelles une messe pour chœur et orchestre, composée en l’honneur de sainte Cécile. Sa dernière œuvre de grande envergure fut une sérénade inachevée pour le mariage du prince de Stigliano (1723). Il mourut à Naples.               Nous écoutons un air d’Alessandro SCARLATTI :                Gia il sole dal Gange – Déjà étincelle le soleil du Gange.  

12 – Antonio LOTTI (1665-1740)

Antonio Lotti, compositeur italien de musique baroque, né à Hanovre ou Venise, et mort à Venise, passe la première partie de sa vie à Hanovre, où son père Matteo était maître de chapelle de la Cour Électorale. Il reçoit également une éducation musicale à Venise auprès de Giovanni Legrenzi et y exerce ensuite des fonctions à la basilique Saint-Marc, tout d’abord comme chanteur, puis comme assistant du second organiste avant de devenir le titulaire et le premier organiste. Il devient par la suite Maître de Chapelle, position qu’il occupe jusqu’à sa mort. Il est aussi employé pour composer et enseigner à l’Hôpital des Incurables

e cette même ville. Il obtient un congé en 1717 pour se rendre à Dresde auprès de l’Électeur de Saxe, où plusieurs de ses opéras sont représentés. Il retourne à Venise en 1719 et y demeure ensuite jusqu’à sa mort. Il était marié à une chanteuse soprano, Santa Stella. Lotti a composé de nombreux genres : messes, cantates, madrigaux, une trentaine d’opéras et de la musique instrumentale. C’est un des meilleurs successeurs de Giovanni Gabrieli qui personnifie l’extraordinaire floraison de la musique vénitienne un siècle auparavant. On considère généralement que sa production musicale est à la croisée des chemins du baroque et du classique. Nous écoutons une Arietta de Lotti pour 2 trompettes et orgue.

13 – Henry PURCELL (1659-1695)

Ce musicien et compositeur anglais, né et mort à Londres, un des plus grands compositeurs anglais, a composé dès son plus jeune âge et à 17 ans, il est nommé organiste à l’abbaye de Westminster où il avait fait ses études musicales et il en deviendra le titulaire à l’âge de 22 ans. Il incorpore dans sa musique des éléments des styles baroques français et italiens et développe ainsi un style anglais très particulier. Après son mariage à 23 ans, parallèlement à sa charge d’organiste à Westminster, il est nommé organiste de la Chapelle Royale. C’est au sommet de son art qu’il meurt à Londres, sans doute de tuberculose, il avait seulement 36 ans, laissant une femme et trois enfants. C’est sa veuve qui publia la plupart de ses œuvres. Purcell est enterré près de l’orgue de l’Abbaye de Westminster. Son œuvre la plus connue est le premier opéra de l’histoire de la musique anglaise, Didon et Énée, une des plus grandes pièces lyriques de la musique baroque.

Vous entendez aujourd’hui un air extrait de son œuvre intitulée

« Come ye sons of art », plus connue sous le nom de « Ode pour l’anniversaire de la Reine Mary », ode écrite en 1694 par Henry Purcell en l’honneur de l’anniversaire de la Reine Mary II d’Angleterre. L’arrangement écrit pour Soprano, 2 trompettes et orgue a été réalisé par Bernard DEWAGTERE.

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